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On fixe le début de la puberté au commencement de la production des hormones sexuelles, la testostérone pour les garçons et les oestrogène et la progestérone pour les filles. La majorité des filles entrent en puberté avant la majorité des garçons, en moyenne 11-12 ans pour les filles contre 13-14 ans pour les garçons. 

Les hormones sexuelles entrainent des transformations spectaculaires aussi bien physiquement que psychologiquement, ce qui va naturellement entrainer un changement significatif du comportement de l’enfant. 

Sur le plan physique, le corps va passer d’un corps d’enfant à celui d’un homme ou d’une femme avec des poussées de croissances importantes. L’enfant, qui regardait jusque là ses parents d’en-dessous, va maintenant pouvoir le regarder dans les yeux voire va le dépasser. Ne serait-ce que cette nouvelle donnée physique demandera un ajustement inévitable de la relation. 

La plus incroyable dans ces transformations se situe d’un point de vue neurologique

Quoiqu’invisible, l’adolescence entraine une réorganisation totale du cerveau qui est encore plus impressionnante que les changements corporels.  En effet, le cerveau est aussi un organe endocrine, c’est-à-dire qu’il sécrètent et qui est sensible aux hormones. Son fonctionnement va donc être profondément modifié avec l’apparition des hormones sexuelles.

Tout ce processus de réorganisation du cerveau est similaire а celui qui a eu lieu lors de la très jeune enfance entre la naissance et les 4-5 ans et qui a créé la première organisation des connexions neuronales. Ce n’est que récemment qu‘on a compris que ce mécanisme d’organisation des neurones et des connexions se reproduisait à l’adolescence. 

Comment se développe le cerveau pendant l’enfance ?

Prenons une image et comparons le cerveau de l’enfant pré-pubert à un ensemble de villes médiévales.

La ville au Moyen-Âge se développe à partir d’un noyau existant (église, port,…) et est reliée à un ou des bourgs extérieurs. Autour de ces noyaux, se sont construits au fur et à mesure des maisons et des commerces entre lesquels serpentent de petites routes. C’est ainsi que l’on trouvent dans ces villes beaucoup de détours et de recoins. Les villes au Moyen Âge, comme celles actuelles, sont des lieux essentiels d’échanges commerciaux, que ce soit entre la campagnes et la ville mais aussi entre villes d’une même région. Ces nombreux échanges et l’amélioration des techniques crée au fil du temps une grande prospérité et donc une augmentation de la population, qui entraine à son tour une croissance des échanges. Ainsi peu à peu la ville se densifie, si bien qu’au bout d’un moment les rues étroites ne suffisent plus à la bonne circulation des passants et des marchandises et ne permettent plus que les échanges se fassent efficacement. 

Ainsi dans le cerveau de l’enfant

  • Les noyaux correspondent aux informations récupérées par les interactions avec le monde grâce aux 5 sens par exemple.
  • Les neurones correspondent aux commerces et habitations
  • Les routes sont les connexions entre les neurones
  • Chaque groupement de neurones correspond à une ville
  • Les échanges commerciaux sont les informations sous formes de flux électriques qui circulent entre les neurones et les groupes de neurones. 

C’est alors qu’arrive la puberté 

À l’adolescence, on pourrait comparer le remodelage du cerveau aux grands travaux entrepris à partir du XVIIème siécle dans les grandes villes française et poursuivis notamment par Hausmann pour la ville de Paris

Pur mettre fin aux difficultés de circulation et aussi aux problèmes d’hygiène qui se posent avec la densification des villes, de grandes percées sont créées. Ainsi à Paris au début du XVIIème siècle, on commence à exproprier puis à détruire les maisons construites sur les ponts pour élargir le passage, puis on étend ces mesure dans toutes la ville, on agrandit les routes ou on les redessine quartier par quartier. Les quartiers sont ainsi assainisés et les déplacements accélérés. Ces restructurations des villes s’étendirent sur de nombreuses années. Pour Paris, par exemple, les grands travaux se déroulèrent en plusieurs phases et ils durèrent jusqu’à la fin du XIXème.

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Les routes trop étroites sont agrandies pour les transformer en voies rapides en détruisant des maisons insalubres et en relogeant ses habitants, les souvenirs. Et comme pour les travaux de Paris, cela s’effectue en plusieurs phases et sur plusieurs années. 

Les phases de la réorganisation du cerveau de l’adolescent 

La maturation du cerveau

La première phase correspond а la maturation du cerveau et la myélinisation des neurones, c’est-à-dire que les prolongements des neurones s’entourent d’une gaine de myéline, une membrane qui les protège et qui augmente la vitesse de conduction de l’information électrique. Cette phase est très longue, elle commence dès le début de l’adolescence et ne s’achève qu’au début de l’âge adulte, autour de 23-25 ans. Chaque partie du cerveau est ainsi reconstruite, l’une après l’autre.

La dernière a être terminée est la partie du lobe frontale, c’est à dire celle qui permet de planifier ses actions et d’anticiper des conséquences des choix. C’est aussi cette partie du cerveau qui permet de comprendre et de s’adapter aux règles sociales. 

De ce fait, la responsabilisation des adolescents ne peut être que progressive et ne sera complètement possible qu’à la fin de ce grand chantier. Les parents ont donc un rôle essentiel pour accompagner les jeunes dans leurs décisions.

Notons bien aussi que l’âge de 18 ans ne marque en rien la fin de la remodélisation du cerveau ! Les parents ne doivent donc pas lâcher leurs enfants majeurs dans la nature en se disant qu’ils sont adultes. En réalité, leur cerveau n’est pas encore tout à fait terminé. 

Cette maturation du cerveau va en parallèle augmenter énormément la capacité et la vitesse de traitement des informations. C’est aussi pourquoi c’est à partir de la puberté que les enfants commencent à être capable de penser en concept et d’avoir une vision plus large des choses. Par exemple, ils peuvent commencer à s’intéresser à la politique ou à donner des points de vue qui ne correspondent plus à ceux de leurs parents.

L’apparition de nouvelles connexions neuronales

La seconde phase du chantier consiste en la synaptogénèse, c’est-а-dire l’apparition de nombreuses nouvelles connexions synaptiques entre neurones. Les «villes» s’agrandissent et sortent de leurs précédentes frontières. La matière grise du cerveau constituée par les cellules nerveuses qui compose en majorité le cerveau des enfants rétrécit lentement, tandis que la matière blanche, le câblage entre les cellules nerveuses se développe. L’adolescent développera d’ailleurs bien plus de connexions qu’il n’en aura réellement besoin. 

D’autre part, les réseaux neuronaux affinent leurs fonctions et leurs connexions. Et ce n’est que dans un second temps que les connexions en surnombre se résorberont en se débarrassant de ce qui n’est pas pertinent et en renforçant ce qui est important, ce qu’on appelle l’élagage neuronal

Quels sont les impacts psychologiques de ce grand chantier ?

L’adolescent devra faire face à beaucoup de nouveauté. D’un côté, il devra se réhabituer à la nouvelle image que renvoie son corps qui devient adulte. D’un autre côté, comme son cerveau se restructure, des souvenirs et des traumatisme vécus dans l’enfance peuvent ressortir. En effet, en « relogeant ses habitants » c’est à dire les souvenirs, ces derniers peuvent remonter à la conscience de manière violente. Il peut être alors utile de faire accompagner votre adolescent par un professionnel. C’est aussi à ce moment crucial que peuvent se révèler certaines maladies mentales comme la schizophrénie. 

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Nicotine, alcool et drogue, etc sont donc à bannir, plus encore que chez les adultes. Ces substances peuvent modifier durablement la structure du cerveau voire l’empêcher de prendre sa forme définitive. Il est donc primordial que les parents fassent comprendre à leurs adolescents la nocivité de toutes ses substances. Mais, il ne faut surtout pas attendre la puberté pour avoir ces discussions, car, de la même façon que pour la sexualité, il deviendra impossible pour les parents de parler d’en parler à leurs enfants une fois la puberté commencée. Il est donc essentiel d’anticiper leurs questionnements avant l’adolescence.

Tous ces changements physiques et psychologiques demandent une énergie considérable !

Laissez-les manger 

Il est important que les adolescents mangent à leur faim, c’est à dire beaucoup ! Les parents d’adolescents peuvent témoigner que leurs placards se vident à une vitesse fulgurante. Manger plus qu’à l’ordinaire est tout à normal, mais il est important que les parents veillent à ce que leur régime reste équilibré.  

Aussi, s’il n’est pas mal vu dans notre société qu’un jeune homme mange beaucoup, cela peut devenir plus problématique pour une jeune fille. À l’heure où les adolescentes sont scotchées sur les réseaux sociaux, elles sont sans cesse mise face à des images de femmes fines pour ne pas dire maigres. Cette pression sociale peut entrainer certaines filles à se limiter en nourriture. C’est dans cette période critique que peuvent naitre des troubles alimentaires telles que la boulimie ou l’anorexie. Cela peut entrainer de très grave conséquences car le cerveau et le corps qui changent ont besoin d’être nourris correctement. 

Chez les garçons, les problème se situeront surtout au niveau de la sédentarité. Manger beaucoup est utile mais il leur faudra aussi beaucoup se dépenser. D’ailleurs, faire du sport leur sera aussi très utile pour gérer les effets de la testostérone.

Laissez-les dormir 

D’autre part, il faut absolument faire attention à ce que vos adolescents dorment suffisamment. Et là encore la réponse est beaucoup !

Nombreux sont les parents qui remarquent que leurs adolescents sont devenus des marmottes ! Si avant la puberté, les enfants étaient en forme dès 7h du matin, devenus adolescents ils peuvent dormir jusqu’à midi sans aucun problème. Et cela aussi est tout à fait normal et bénéfique pour leur cerveau et leur corps qui se transforment. Il est aussi tout à fait normal que l’adolescent soit déphasé, c’est à dire qu’il se sente en forme le soir mais ait beaucoup de mal à se lever le matin. Il n’est donc pas nécessaire de se facher chaque jour contre son adolescent parce qu’il a encore fait une grasse matinée ou encore de l’ogliger de se coucher à 20h comme lorsqu’il était enfant pour avoir une soirée entre adultes.

Pour autant, il est important que les parents veillent à ce que leurs adolescents ne se couchent pas trop tard car le métabolisme est sensible à la lumière et suivre les rythmes naturels du jour et de la nuit permet une meilleure récupération. Il est aussi primordial de fixer des règles claires concernant l’utilisation des écrans le soir. On sait que les adolescents peuvent passer des heures sur leurs téléphone une fois la nuit tombée et c’est une très mauvaise habitude qui ne va pas aider les à grandir harmonieusement et peut avoir un impact négatif sur leurs apprentissages. Et cela sans même parler des effets nocifs des activités faites sur ces écrans

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