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Apprendre à aimer son prochain est un chemin long, difficile et semés d’embûches. En effet, l’autre est si différent de nous qu’il s’agit d’un véritable parcours initiatique qui n’est jamais vraiment terminé. De la fusion du bébé avec sa mère en passant par le narcissisme jusqu’au choix de leur état de vie, l’homme et la femme passent par des nombreuses étapes et de souffrances afin d’atteindre l’amour exigeant mais sanctifiant des autres.

Le Père Denis Sonet a établi douze étapes pour y parvenir.  Ces étapes sont importantes, même si certaines peuvent être passées si rapidement qu’on n’a pas le temps de s’en rendre compte. Aussi, comme tout apprentissage, chaque personne avance à son rythme et les âge donnés ici ne sont qu’indicatifs. 

1. La fusion

Le bébé qui vient de naitre ne fait pas de différence entre lui et sa maman. Il croit que le corps de sa mère est le sien et que le sein qui le nourrit fait partie de lui. Le bébé s’aime lui-même et il aime sa mère du même amour puisqu’il ne la sent pas distincte de lui. Le premier amour de notre vie est donc cet amour fusionnel indifférencié. 

Mais, même s’il ne dure que peu sur l’échelle d’une vie cet amour sécurisant est essentiel au bon développement de l’enfant. Il ancre ce que Jon Bowlby a défini comme l’attachement sécure. Une séparation brutale à cette étape peut être dévastatrice pour l’enfant qui en gardera des traces toute sa vie.

2. La séparation

Entre un et huit mois environ, le bébé apprend petit à petit qu’il y a une différence entre lui-même et sa maman, son papa, les autres personnes et les objets qui l’entourent. Vers l’âge de 8 mois, l’enfant comprend qu’il est unique et que sa mère n’est pas lui. Il se rend compte qu’elle est séparée de lui et donc qu’elle peut partir. Sevrage, garde par quelqu’un d’autre, nouvelle grossesse… Tout cela ne va pas sans souffrance pour le petit enfant. C’est ainsi vers cet âge que le bébé peut vivre une angoisse de séparation car lorsque l’enfant ne voit plus ses parents, il a peur d’être abandonné.

Mais cette étape de séparation et la souffrance qui en découle est essentielle et fait grandir l’enfant dans son affectivité. Il apprend à aimer quelqu’un d’autre qui n’est pas lui-même.

Pour bien comprendre les angoisses de séprations, vous pouvez lire le livre Maman, ne me quittes pas de Bernadette Lemoine.

3. La différence sexuée

De un an à environ cinq ans l’enfant découvre son identité sexuelle. Il découvre ce que cela veut dire d’être un garçon ou une fille. Le garçon apprend peu à peu qu’il est différent de sa maman et qu’il grandira pour devenir un homme comme son papa, et inversement pour la fille. Il s’agit d’une période très importante pour établir cette identité sexuelle où l’enfant doit être au contact avec des adultes de sexe différent du sien pour intégrer cette différence et complémentarité. 

Au stade de ces découvertes, il se peut que le petit garçon joue avec son penis et la petite fille avec sa vulve. Il ne faut pas s’inquiéter car il s’agit d’un comportement normal. Mais il ne faut pas pour autant les laisser faire. Dès cet âge, il faut poser des mots simples et bienveillants en leur expliquant que cette partie du corps est fragile et n’est pas un jeu, de la même façon d’ailleurs que vous empêchez votre enfant de mettre des objets dans son nez ou son oreille ! Si vous surprenez votre enfant en train de jouer avec son sexe, dites-lui simplement d’arrêter.

Un mot à ce sujet

L’enfant peut prendre du plaisir dès tout petit par la stimulation de son sexe, sans pour autant atteindre l’orgasme. Ce comportement n’est pas courant et n’est bon signe, il révèle une grande frustration voire une angoisse pour l’enfant qui a trouvé par ces stimulations un moyen de se rassurer et de se calmer, comme le ferait un doudou. Votre rôle de parent est de trouver la cause de ces angoisses/frustrations afin que ce comportement cesse. Il ne faut pas laisser l’enfant s’enfermer dans cette façon de gérer ses difficultés.

C’est le moment pour les parents de bien faire comprendre à leur enfant qu’il ne peut pas se marier avec son père ou sa mère mais qu’il va grandir et devenir un homme ou une femme et qu’à ce moment là il pourra se marier avec une grande personne de l’autre sexe. Lorsque l’enfant aura bien acquis cela, il pourra s’affirmer sereinement en tant que garçon ou fille. Là encore, cette prise de conscience peut s’accompagner de souffrance pour l’enfant qui se rend compte que son père a une relation spéciale avec sa mère qu’il ou elle n’aura jamais.

Cette étape a été cristallisée par Freud par le complexe d’Oedipe qu’il a défini comme un désir d’inceste, le désir d’avoir un rapport sexuel avec le parent opposé et d’éliminer le parent du même sexe. Cette étape était un impératif pour Freud mais il est aujourd’hui admis qu’elle n’est pas du tout systématique, voire fausse.  De manière générale, prenez garde à toutes les théories de Freud qui était un grand matérialiste athée et qui arrivait à ramener tous problèmes de névroses à la sexualité dans l’enfance.

4. Les camarades

La période d’attente de cinq ans à la puberté est le moment où le développement sexuel est latent et caché. L’évolution de l’enfant est alors principalement psychologique et intellectuelle. 

C’est aussi le moment où l’enfant commence à se sociabiliser, à avoir des intéractions réelles avec d’autres personnes que celles de sa famille. Il s’ouvre peu à peu à d’autres relations : les camarades, l’institutrice, l’éducateur et l’aumônier, etc. L’enfant commence aussi à ce moment à prendre conscience que chaque personne qu’il rencontre, vit différemment de sa famille. Il intégre peu à peu les différences. 

Il est aussi à noter que, de manière générale, il n’y a pas énormément d’interactions entre les enfants des deux sexes (hors lien familiaux). Les garçons jouent plutôt avec les garçons à des jeux de ballons ou de batailles tandis que les filles jouent avec les filles à des jeux plus calmes. Bien sur une certaine porosité est possible de temps en temps lors de partie de cache-cache ou de jeux de société. Mais assez naturellement, les filles chercheront des copines et les garçons des copains. Cette disposition naturelle gêne d’ailleurs beaucoup les adeptes des théories du genre qui vont jusqu’à modifier la structure des cours de récréation pour forcer ces échanges entre filles et garçons. 

La technique sexuelle et la façon dont on fait les bébés n’est pas un sujet qui doit occuper ses pensées. Il voudra biensur savoir d’où il vient mais pas vraiment comment concrètement il a été crée et il est né… sauf s’il y ait encouragé par des discussions avec ses copains ou pire par ses professeurs ou éducateurs. Avec l’introduction de l’éducation sexuelle à l’école qui est plutôt une éducation à la sexualité, les enfants sont confrontés à des sujets et à des questionnements qui ne leur seraient jamais venus à l’esprit, les encourageant parfois à des comportements pouvant avoir de graves répercussions sur leurs développement.

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5. L’imaginaire

Vers l’âge de 10 ans pour les filles et 12 ans pour les garçons, l’enfant entre dans la pré-adolescence et commence doucement à être attiré par le sexe opposé. Mais, comme l’approche du différent fait naitre une certaine crainte, il se contente dans un premier temps d’en rêver.

Pour la fille, cela se traduira souvent par le fait de se confier à un journal intime où elle s’inventera des histoires amoureuses imaginaires. Pour le garçon, cela se passera aussi mais peu nombreux sont ceux qui mettront tout cela par écrit.

L’enfant prend conscience de l’image qu’il projète et commence à vouloir protéger son corps du regard des autres et voudra aussi protéger ses pensées. Il deviendra plus secret et exclura plus volontiers ses parents de sa chambre par exemple. Il faut en tant que parent respecter ce besoin d’intimité. Dans la majorité des cas, si votre enfant a été bien protégé de l’impureté, ses secrets seront des choses simples comme une collection de timbres ou de cailloux, son journal intime, des photos de stars collées dans un cahier… 

Mais tout en respectant ce besoin d’intimité, vous devez maintenir une bonne surveillance et supervision de leurs activités. Continuez par exemple de bien vérifier leurs lectures, notamment pour les filles qui peuvent alors se perdre dans des histoires d’amour qui ne les élèvent pas ou dans le rêve du prince charmant. C’est le moment de mettre dans leur main des histoires d’amours réalistes avec des hommes droits.

À cette étape, les garçons et les filles sont plus que jamais éloignés. Ils ne grandissent plus au même rythme, les filles sont souvent plus matures que les garçons et surtout ils ne pensent plus de la même façon. Ils rêvent de l’autre sexe mais sans oser s’en approcher car ils ne se comprennent pas. 

6. Le narcissisme

L’étape du rêve est importante mais l’enfant continue de grandir et se rend compte qu’il doit agir dans le monde réel. Il faut qu’il se décide à aller à la rencontre de l’autre. Mais avant cela, l’enfant doit acquérir une certaine assurance. Cette étape à lieu vers l’âge de 11 à 13 ans pour les filles et de 13 à 15 ans pour les garçons.

Les filles prennent conscience que leur corps change, elle commenceront à s’inquiéter d’être à la mode. Les garçons eux, prendront plus de temps dans la salle de bain pour ajuster une mèche de leur cheveux pour qu’elle tombe parfaitement. Il est normal à cette étape que les jeunes passent alors beaucoup de temps à s’admirer, c’est une bonne chose à condition que cela ne dure pas trop longtemps, ni dans la journée ni sur le long terme. 

Cependant, inversement, certains tomberont dans le dégout de l’image qu’ils projètent. Il faut être vigilant à ce qu’un petit complexe ne mène pas l’enfant à la dépression, à l’anorexie ou autre repli sur soi. 

Cette étape délicate mais nécessaire est aujourd’hui rendue encore plus difficile par les réseaux sociaux qui mettent en avant une image parfaite du corps. Les écrans de manière générale sont absolument à bannir aussi longtemps que possible. Les enfants ne sont pas armés pour résister à la tentation de faire un régime comme X ou de faire de la muscu comme Y. Ils sont en pleine croissance, ce n’est pas le moment de faire des expérimentations douteuses sur leur corps. Attention aussi aux jeux vidéos qui deviennent très vite addictifs et peuvent favoriser le repli sur lui-même de l’adolescent qui y trouvera un refuge.

7.  Le meilleur ami

L’amour de soi en vase clos ne peut durer qu’un temps car il n’épanouit pas. Le besoin grandissant du jeune d’aimer va le pousser de plus en plus vers les autres. Mais, là encore, la peur du différent est encore trop grande et l’adolescent commencera souvent par aimer d’abord un ami du même sexe que lui. Ce sera son ou sa meilleur(e) ami(e).

Ce dernier, souvent, lui ressemblera beaucoup, physiquement et/ou psychologiquement ou alors sera quelqu’un a qui l’enfant voudrait ressembler. Il est réalité celui dont il n’a pas peur. À ce moment de sa vie, l’enfant passera quasiment tout son temps hors du foyer avec cette personne. Parents, soyez présents et fermes. Apprenez à connaitre très vite les parents et le contexte familial de cet enfant. Gardez la main mise sur les activités de votre enfant avec cet autre enfant, faite venir l’enfant chez vous plutôt que le laisser allez chez l’autre si vous ne connaissez pas très bien les parents ou bien si vous n’avez pas les mêmes points de vue sur l’éducation. Ne les laissez jamais seuls avec un écran et un accès à internet ! Enfin, si cet ami a vraiment une mauvaise influence sur votre enfant, il vous faudra agir en limitant leurs interractions voire en interdisant les relations avec cette personne. L’adolescent de cet âge est encore trop fragile et est très influençable et l’éducation à la pureté doit rester au centre de vos préoccupations. 

Aussi, il n’est pas rare qu’à ce stade, l’amitié devienne un peu plus que de l’amitié : de l’amourachage, pourrait-on dire. Le jeune pourrait tellement aimé sont ami qu’il en tombe « amoureux ». Attention alors à ne surtout pas parler d’homosexualité. 

Si les amitiés fille/garçons ont toujours prêté aux rumeurs, dans le monde actuel, les amitiés même avec des personnes de même sexe deviennent elle aussi très compliqués à cause de la banalisation de l’homosexualité. N’entrez pas dans ce jeu malsain et ne laissez personne faire ce genre de remarques à votre enfant. On n’est pas homosexuel à 12 ou à 15 ans car notre cerveau et notre corps n’est pas celui d’un adulte. De même qu’on pourrait dire qu’on n’est pas non plus hétérosexuel. Si le corps est prêt à avoir des relations sexuels et à accueillir la vie, le cerveau lui n’est pas encore capable de prendre des décisions sur le long terme. À cet âge, il faudra surtout rappeler l’importance de la chasteté et qu’aucun geste amoureux ne doit pas poser ni avec une fille ni avec un garçon car cela l’enfermerait dans cette amitié. Cela le préservera de s’enfermer dans une « fausse homosexualité ».

D’un autre côté, les connaissances et l’intérêt dans le domaine sexuel progresse, rappelez donc sans cesse que ce sujet n’est pas à aborder avec les amis qui n’en savent pas bien plus. La non-mixité est bénéfique pour permettre à chaque sexe de se développer à son rythme sans être distrait pas ceux de l’autre sexe. Comme la pudeur ne poussera plus les jeunes à venir vers vous avec leurs questions, il est importants que vous, parents, alliez régulièrement vers eux pour leur parler de leurs activités, de leurs passions, de leurs amitiés, de leurs sentiments et leur laisser l’occasion de poser leurs questions.

Au niveau du comportement, vous remarquerez une alternance entre dépendance et indépendance, l’enfant peut être à la fois accroché à sa famille et révolté contre elle. Les changements du corps demande une nouvelle acceptation de l’image de soi et les changements cérébraux poussent l’enfant à s’affirmer ; les conflits avec les parents peuvent devenir fréquents. 

8. Les amitiés nombreuses

Il arrive ensuite un moment, vers la fin du collège ou le début du lycée, où le jeune devient capable d’établir des liens avec une multitude de personnes. Dans ce cas, il s’arrache à l’amitié narcissique qui n’aime que son ressemblant, pour devenir capable d’aimer des êtres très différents de lui. Il peut tisser maintenant des liens avec des personnes pour lesquelles il n’a pas une affinité spontanée.  Cela peut dans un premier temps passer par des amitiés avec des personnes du même sexe que lui puis s’étendra à tout le monde. 

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L’enfant apprend alors à vivre en copain dans des groupes où garçons et filles s’apprivoisent et s’adaptent à leurs différences. À cet âge, l’adolescent reste très sensible à l’image qu’il donne et plus que tout son désir est d’être accepté par le groupe qu’il a choisi. 

Soyez présent et vigilant car ce groupe peut être un lieu d’entrainement à des actes regrettables si, ensemble, les jeunes ont un sentiments d’impunité ; le groupe peut aussi étouffer les personnalités si les meneurs prennent trop de place. Gardez la main sur les activités de votre enfant pour qu’il soit dans des groupes qui le tirent vers le haut, qui suscite des activités vertueuses car ces groupes sont les lieux privilégiés de l’apprentissage de l’amour. 

Mais le fait que l’adolescent fasse parti d’un ou plusieurs groupes l’aidera à s’affirmer et à découvrir la richesse des autres et apprendre à vivre et à se comporter avec des personnes différentes de lui.

9. L’autre sexe en général

C’est au sein de ces groupes, que l’adolescent prendra notamment conscience de la valeur des personnes de l’autre sexe et c’est aussi probablement là qu’il prendra conscience de son attirance pour l’autre sexe qu’il avait jusque là ignorer voire éviter. 

Attention toutefois car souvent, au départ, surtout chez les garçons, l’attrait pour le sexe opposé est très lié au physique et n’est pas très discriminant ; pour le dire simplement, toutes les filles l’attirent. Si le garçon n’a pas appris et ne continue pas d’apprendre à maitriser ses pulsions, il jettera son dévolu sur toutes les filles, comme l’enfant gourmand veut tous les gâteaux de la pâtisserie. 

De même chez les filles, elles ont l’impression d’être amoureuses de tous les garçons qui leur disent de gentilles paroles ou leur font des compliments. À cet âge, les jeunes peuvent être amoureux de X un jour et de Y le lendemain. Le temps n’est donc pas encore venu de passer du temps seul à seul avec cet « amoureux » ! En réalité, ce temps seul à seul n’est à prévoir que si le jeune est à l’âge où le mariage est envisageable et envisagé. Avant cela, c’est une perte de temps et se mettre face à des tentations inutiles.

Il permet aux jeunes d’apprivoiser les autres, d’apprendre ce qu’est une vraie amitié et comprendre que ce sentiment amoureux n’est pas stable et que l’amour est autre chose que ces sensations et ces sentiments passagers. 

10. Le type

Au fur et mesure que le jeune va fréquenter d’autres personne, son désir va se modérer et se concentrer vers un type de personne. C’est l’âge par exemple où l’adolescent (e) dira volontiers : « Cette fille (ce garçon), ce n’est pas mon genre. » Ce qui veut dire qu’il y a maintenant des traits physiques ou de personnalité qui l’attirent plus que d’autres. 

L’image que le garçon a de la femme s’enrichit et ne se limite plus au corps. Si au stade précédent, elle était réduite à ses seuls attributs féminins, maintenant cette femme doit en plus être blonde ou brune, avoir telle taille et bientôt il sera capable d’apprécier telles qualités de cœur et d’intelligence. 

L’image que la fille se fait de l’homme devient elle aussi plus complète. Les filles qui s’amouracher précédemment de tous les garçons qui s’intéressait un peu à elle, commencent elles aussi à voir des qualités qui lui plaisent plus. 

Plus que jamais, il faut que le jeune apprenne à refréner ses pulsions pour prendre le temps de se connaitre pour poser un choix libre et éclairer sur la personne avec laquelle il s’engagera peut-être un jour. 

Les deux étapes qui suivent 11 et 12 ont lieu une fois que le jeune est mature et que son cerveau est prêt et capable de prendre des décisions sur le long terme, après le lycée. À ce stade de la vie, le jeune aura normalement une vision plus claire de ce qu’il veut faire pour son avenir et le choix du mariage se posera peut-être. C’est aussi le moment où le discernement pour une vocation consacrée peut se présenter. Si c’est le cas et que le jeune décide en conscience de consacrer sa virginité et de rester célibataire alors ces deux étapes peuvent ne pas avoir lieu. 

11. Le premier choix

Maintenant, l’adolescent n’aime plus « les femmes » ou tel « type » de femmes ou l’adolescente, les hommes ou tel type d’hommes, mais une seule personne unique au monde. 

Si le jeune est prêt à s’engager alors c’est le moment de passer du temps privilégié avec cette personne pour apprendre à la connaitre. 

On fait souvent l’éloge de ce premier amour et c’est vrai qu’il comporte une telle découverte, une telle fraicheur dans ses balbutiements, une telle intensité, un tel éblouissement parfois, qu’il peut donner l’illusion qu’il est l’Amour avec un grand A. 

Pourtant le jeune doit rester sur ses gardes car il est peut-être trompeur et comporte deux risques majeurs : 

  1. Le premier amour est souvent le choix du plus facile. On va vers celui ou celle qu’on craint le moins, qui est le moins différent de soi, qui a su, le premier ou la première, apprivoiser la peur de la rencontre. Cela ne veut en aucun cas dire que c’est celui qui grace au mariage permettra au mieux à l’un et à l’autre de se sanctifier.
  2. Ce premier amour naît souvent sur une confidence, un secret qui fait découvrir la richesse intérieure de l’autre. Il tend à laisser croire que cet être est unique au monde et que cette connexion unique ne pourra exister avec personne d’autre. Un vrai choix ne se fait qu’en face de plusieurs possibles dont on a perçu l’intérêt. Le premier amour a le grand mérite de faire entrevoir le profil de celui qui est le meilleur choix, d’opérer une maturation du cœur et de la personne, après réflexion sur l’expérience. 

Le jeune peut vite être piégé par l’éblouissement de ce premier amour et se précipiter vers les liens de l’engagement sans vrai discernement ! Il est essentiel à ce moment de rester chaste et de poser le moins de gestes amoureux, car il est dangereux d’engager son corps avant d’avoir pris une décision réfléchie. Prendre conseil auprès des parents, d’amis fiables, d’un prêtre est très important pour ne pas rester seul face à ce sentiment qui éblouit. 

12. L’amour durable

Après le premier amour qui fait tomber les peurs de la relation avec l’autre, après parfois d’autres amours débutantes, le jeune s’achemine vers le choix d’une personne qui aurait pu précédemment être jugée comme inaccessible, mais qui en réalité lui convient plus parfaitement. 

À ce stade, le jeune doit être suffisamment mature et responsable pour être capable non seulement de voir les défauts et les limites de l’autre et d’accepter ses différences mais aussi de s’en réjouir et de s’y adapter. 

Ainsi, depuis la fusion de l’enfance, l’homme réalise une lente évolution : il accède à l’amour difficile mais passionnant du différent. Il devient capable d’aimer quelqu’un qui n’est pas de sa famille, ni de son sexe, ni de son éducation. Il comprend que la différence dépassée est une source merveilleuse d’enrichissement et le tremplin pour la sainteté.

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