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Entre 5 et 10 ans, les enfants sont dans une période de latence. Leur corps continue de grandir mais à un rythme moins soutenu qu’avant 5 ans et aucune hormone sexuelle n’est encore en action. Leur évolution est donc principalement psychologique et mentale. Leur intelligence se développe et ils comprennent le monde de plus en plus finement. Ainsi, les enfants vous poseront sûrement plus de questions et, plus ils grandiront, plus elles seront précises. Il faudra alors dans la mesure du raisonnable y répondre, toujours en vérité, mais rester simple. 

Là encore, les situations de la vie quotidienne vous serviront pour aborder ces questions : mariage, naissance, un couple qui se tient par la main dans la rue, un copain qui dit des gros mots, la voisine qui élève seule son enfant…

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Reprenons, l’exemple de la femme enceinte donné dans l’article concernant les enfants de 3  à 5 ans. Votre enfant vous posera peut-être une question comme :

– Comment Dieu a fait pour mettre le bébé dans le ventre de la femme ? 
– Lorsqu’un couple est marié, alors le papa pour montrer à sa femme qu’il l’aime, lui donne une petite graine de vie. Et de temps en temps, le bon Dieu fait que cette graine du papa rencontre une petite graine de la maman qui est dans son ventre. Les deux graines alors fusionnent et deviennent une nouvelle personne, un bébé. 

Notez bien qu’à cet âge, les enfants ont toujours besoin d’être rassurés sur le fait que leur parents s’aiment et qu’ils sont un cadeau du ciel qui vient couronner cet amour.  Et si l’enfant est assez grand et mature, vous pouvez nommer ces graines, le spermatozoïde et l’ovule. S’il pose plus de questions, vous pouvez lui dire plus précisément où sont situées ces graines de vie. 

Attention cependant, ne donnez pas encore d’explications sur l’endroit par où sortira le bébé, cela  pourrait mettre dans l’esprit de l’enfant des images auxquelles il n’est pas encore prêt. 

Si vous sentez que l’enfant est assez mature et qu’il souhaite en savoir plus, prenez plutôt le temps de lui décrire l’intérieur du corps de la femme et le corps de l’homme ainsi que leur fonctionnement. Encore une fois, les images ne sont pas nécessaires. Si vous parlez de l’utérus, le nid douillet où se trouve le bébé pendant la grossesse, vous pourrez alors expliquer que c’est un muscle qui se contracte lorsque le bébé est prêt à sortir pour le pousser dehors… Soyez rassurés, si vous donnez les bonnes explications au bon moment, l’enfant comprendra tout seul que le bébé sort par le vagin, il pourra alors vous poser plus de questions et vous saurez qu’il est prêt à entendre les réponses car il a lui-même mis les pièces du puzzle en place.

Mais, n’ayez pas peur non plus de donner la réponse simple : « Je t’expliquerai tout cela quand tu sera plus grand » si vous ne le sentez pas prêt à comprendre les réponses. Vous êtes celui qui connaissez le mieux votre enfant et qui avait la responsabilité de transmettre ses connaissances. C’est donc à vous de choisir le bon moment ! Il faut trouver le juste équilibre entre donner des explications qui font grandir l’enfant et calmer l’ardeur de sa curiosité. Un enfant n’a pas besoin de tout savoir !

De manière générale, toutes ces explications n’ont pas besoin d’être données avant la puberté, sauf si l’enfant a vu ou entendu des propos qui l’ont interrogés ou choqués. Dans ce cas, prenez bien le temps de remettre ses idées en place et recentrez la discussion sur le fait que tout cela est beau et parfaitement pensé par le Bon Dieu. 

À cet âge, il n’est pas encore venu le temps d’expliquer comment la papa donne la graine à la maman. Mais, il peut arriver que l’enfant ait entendu des choses sur l’union sexuelle, si c’est le cas, posez vous sérieusement la question de ses fréquentations. L’enfant est encore jeune et il vous faudra agir au plus vite pour éloigner de l’enfant ces personnes qui lui parlent de ces sujets. Quand à votre enfant, il faudra alors bien lui rappeler mais sans reproches, que toutes ces discussions n’ont pas à avoir lieu entre enfants. Rassurez-le ensuite en lui répétant que le Bon Dieu a tout parfaitement prévu. Dites-lui aussi que vous discuterez de toute cela lorsqu’il sera plus grand. Pour le moment, il n’a pas besoin de s’en préoccuper car il n’est pas encore prêt à être un papa ou une maman et qu’il a encore beaucoup de belles choses à apprendre avant de s’inquiéter de ce sujet.

Commencer à expliquer le cycle aux filles

Les filles, généralement, se poseront des questions sur leur corps. En jouant à la poupée, elles jouent à être maman et elles se projetteront facilement lorsqu’elle verront une femme enceinte. Vous pourrez donc parler de la façon dont fonctionnera son corps quand elle sera plus grande. Vous pourrez même lui expliquer sommairement le cycle féminin si ça l’intéresse et lui parler, toujours avec émerveillement, du jour où elle aura ses premières règles, ce qui voudra dire qu’elle sera une femme et que son corps est prêt à avoir un bébé. 

Mais si cela arrive avant que vous ne leur en ayez parlé, ce n’est pas grave et c’est aussi une porte ouverte pour commencer la discussion.

En fonction de l’intérêt et de la maturité de votre fille, vous pourrez utiliser des mots poétiques ou les vrais mots. Par exemple, comme dit plus haut, l’utérus peut être qualifié de nid douillet pour le bébé, le vagin de passage entre les jambes de la femme, les ovaires comme le petit sac contenant les graines de vie, les ovules, la glaire comme l’élixir de vie… À vous de trouver les mots qui vous conviennent.

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Attention, tout de même, si la question « je peux voir » arrive, dites simplement « non car c’est mon intimité ». Vous pourrez alors reparler du fait que le corps est un grand trésor et qu’il faut le protéger.

Concernant les garçons, comme dit dans cet article sur la puberté du garçon, rares sont ceux qui seront intéressé par le fonctionnement de leur corps, et encore moins par celui des filles. De manière générale, vous n’aurez pas besoin de parler du cycle aux garçons et encore moins si jeunes. S’il y a des questions, restez simple, il ne faut surtout pas que ce que vous allez lui dire, le dégoute ou bien serve à se moquer des filles. Les questions principales porteront souvent sur les règles. Par exemple :

– Est-ce que c’est vrai que les filles ont du sang dans leur culotte ?

La première chose à savoir dans tous les cas, est pourquoi est-ce qu’il se pose cette question, comment il a entendu parler de cela, par qui et dans quelle circonstances. Attention, il faut pas que cela paraisse comme un reproche à l’enfant il s’agit surtout de replacer le contexte et de savoir aussi où votre enfant en est dans son développement et dans sa maturité.

Et là encore, vous devrez agir au besoin pour éloigner l’enfant des personnes qui abordent ces sujets devant votre enfant. Soyez très vigilants car si un garçon pose beaucoup de questions à ce sujet, il est possible qu’il ait vu ou entendu des choses qui l’ont perturbé. Il faudra alors le rassurer et lui rappeler que ces sujets sont trop importants pour être discutés avec d’autres personnes que les parents.

Si l’enfant est assez mature, vous pourrez cependant répondre avec simplicité et vérité. Le garçon de cet âge n’a pas besoin de savoir le détail, juste que c’est normal, que ce n’est pas tout le temps, que ce n’est pas grave (la fille ne va pas perdre tout son sang) et que c’est le signe que son corps est prêt à avoir un bébé. Le reste viendra plus tard.

Parler des relations entre les hommes et les femmes

Vous aurez déjà normalement parler à vos enfants que pour avoir un bébé, il faut un homme et une femme qui s’aiment et qui se sont mariés. Si cela était évident à certaines époques, il est de notre devoir aujourd’hui de bien insister sur ces trois points : un homme et une femme, le mariage et l’amour ! 

Mais, vos enfants rencontreront sûrement d’autres enfants dont les parents sont divorcés ou bien des mamans qui élèvent seule leur enfant ou encore des parents qui ont un enfant sans être mariés. 

Avant tout, n’abordez ces questions que si vous sentez qu’il y a un malaise ou bien si l’enfant vous pose des questions. En effet, même si votre enfant a rencontré ces situations, il est tout à fait possible qu’il n’ait pas remarqué le problème car cela ne l’a pas intéressé. Dans ce cas, tant mieux pour lui !

Mais, si votre enfant vous questionne, il faudra lui répondre encore une fois en vérité. 

La première étape essentielle et de vous confier au Saint Esprit et à la Vierge Marie. Ces questions sont très délicates et vous marchez alors sur la fine ligne de crête entre la charité et la vérité. 

Rappelez dans un premier temps que ce n’est pas ce que Dieu souhaite pour notre Bien. Les enfants de cet âge ne sont pas encore capable de nuances. Ils sont encore très manichéens et il est important de leur montrer la voie du Bien voulue par Dieu. Vous pourrez introduire plus tard à l’adolescence les subtilités concernant la responsabilité, les circonstances atténuantes, ce qui fait un péché grave… 

Rappelez-lui ensuite les conditions citées plus haut et voulues par Dieu pour avoir un enfant.

Seulement ensuite, vous pourrez adapter votre discours à la situation rencontrée pour expliquer comment cela a pu malheureusement se produire. C’est là que la charité doit primer. Attention alors à ne jamais porter de jugements négatifs sur les personnes car votre enfant apprendra à médire et à juger. Évitez aussi d’entrer trop dans la vie intime des gens car la discrétion est une vertu.  Ce qui est important surtout c’est de montrer que la situation de cette famille est difficile et qu’elle demande de la compassion. 

→ Si c’est une maman seule, vous pourrez simplement dire que la papa a du partir (peu importe la raison) et que c’est très triste. Vous pourrez aussi ajouter à quel point cette maman est courageuse car elle doit tout faire seule. 

→ Si c’est un couple divorcé, vous pourrez dire que c’était si difficile pour eux de vivre ensemble qu’ils ont préféré habiter dans des lieux différents mais que cela ne les empêche pas d’aimer leurs enfants et de s’en occuper. Évitez s’il n’y a pas de questions de vous positionner sur l’amour que se portent (ou se portaient) les parents. Ne dites surtout pas « les parents ne s’aimaient plus ». Les mots « aimer » et «  amour » sont aujourd’hui tellement galvaudés que cela sèmerait plus de confusions que d’éclaircissements. En effet, l’amour est aujourd’hui plus volontier assimilé au sentiment amoureux. Les enfants de 5 à 10 ans sont encore trop jeunes pour comprendre cette différence. S’ils pensent que des adultes peuvent ne plus s’aimer alors cela ébranlera leur confiance dans le fait que ses propres parents l’aimeront toujours.

→ Si c’est un couple non marié et si l’enfant semble perturbé face à cette constatation et a besoin d’en savoir plus pour être rassuré, vous pourrez lui dire qu’il est effectivement possible d’avoir un enfant sans se marier. Le papa peut décider de donner sa graine de vie à la maman même en dehors du mariage. Mais, ce n’est pas parce qu’il peut le faire qu’il doit le faire ! Cela n’est pas bon ni pour les enfants ni pour le couple. Il est tout de même conseillé d’attendre que l’enfant soit un peu plus mature pour introduire cette notion de responsabilité, mais mieux vaut poser une parole un peu trop tôt que de le laisser sans réponses face à ces questionnements.

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Voici un exemple qui marche bien pour illustrer les propos précédents :

– Je veux si je peux sauter d’une haute montagne. Je suis physiquement capable. Mais que se passera-t-il ? Je vais tomber de très haut et je vais probablement mourir ou bien me faire très mal, me casser des membres, être paralysé… Et bien, dans le cas présent, c’est la même chose, on peut avoir un enfant sans se marier, mais cela peut faire très mal, non pas au corps mais au cœur

Aborder la délicate question de l’homosexualité

Il se peut aussi que votre enfant soit face à des copains qui ont « deux papas » ou « deux mamans« . Là encore, parlez-en seulement s’il a remarqué cette situation car il est fort probable que cela ne lui saute pas du tout aux yeux. 

Les étapes précédentes sont toujours valables, à savoir dire la vérité et être dans la charité. 

En plus, dans cette situation, après avoir rappelé les conditions pour avoir un enfant, il faudra parler du fait qu’en réalité, ce copain n’a pas deux papas ou deux mamans, mais une maman et un papa comme tout le monde. L’autre « papa » ou l’autre « maman » est en réalité un très bon ami ou une très bonne amie, si bien que cet enfant est heureux de l’appeler maman ou papa. Vous pourrez par exemple parler de Sainte Thérèse, qui à la mort de sa vraie maman, a commencé à appelé sa sœur Pauline, maman. Insistez bien sur le fait que cela aurait fait beaucoup de peine à Sainte Thérèse si quelqu’un lui avait dit que Pauline n’était pas sa maman. C’est pour cela qu’il faut aussi que votre enfant soit gentil avec ce copain et qu’il ne lui dise pas qu’une de ses mamans n’est pas sa maman car il le sait très bien. 

Comme pour les situations précédentes, parlez avec charité et bienveillance de l’absence de l’autre parent.

Et, enfin, ne rentrez pas dans le détail de comment ils ont pu avoir un enfant, il est encore bien trop tôt pour parler de FIV, de PMA ou de GPA !

Que faire si mon enfant ne pose aucune question ?

Il peut arriver que votre enfant ne pose que peu ou pas de questions sur ces thèmes.

De manière générale, il n’y a aucune urgence à aborder ces sujets si vous surveillez bien l’environnement dans lequel grandit vos enfants : pas d’écrans, vous connaissez leurs copains et les parents de leurs copains, vous connaissez bien l’instituteur de vos enfants, vous savez ce qu’il se dit à l’école, vous ne laissez pas vos enfants à des personnes à qui vous ne faites pas totalement confiance…

→ Si votre enfant ne pose globalement aucune question même sur d’autres sujets, alors il vous faudra probablement mettre vous-même le sujet sur le tapis. L’enfant ne doit pas atteindre l’adolescence sans que ces parents aient posé des mots bienveillants sur la beauté de l’amour et de la sexualité. Mais, rassurez-vous, tout ce qu’il y a à dire se trouve dans cet article et consiste principalement à dire à l’enfant qu’il est aimé, par ses parents et par Dieu. Mais, il faut aussi d’autre part l’encourager à s’exprimer car lorsqu’il sera adolescent, si la communication et une relation de confiance n’ont pas été établies et que l’enfant n’a pas pris l’habitudes de parler de ses questionnements avec ses parents, il ne le fera certainement plus. 

→ Si votre enfant est plutôt curieux mais ne vous interroge jamais sur l’amour et la sexualité, cela peut soulever un problème familial. Par exemple, si l’enfant a ressenti un malaise lorsqu’il a posé des questions, il est possible qu’il se censure pour ne pas vous gêner. Si vous êtes dans ce cas, il vous faudra d’abord comprendre d’où vient ce malaise et dans un second temps, il faudra mettre fin à ce climat et rétablir une communication saine sur ces sujets. 

Dans tous les cas, sachez qu’il est tout à fait normal que ce soit difficile de parler de sexualité et d’amour. Le Bon Dieu nous a donné la pudeur, qui est une vertu, pour protéger notre intimité et c’est elle qui nous garde de parler de ces sujets. Mais, pour le bien de votre enfant, il faudra un peu lever ce voile pour ne pas le laisser seul avec ses interrogations. Il faut bien comprendre que parler de sexualité n’est pas parler de sa sexualité mais tout simplement de la vie.

Vous trouverez aussi dans la bibliographie une sélection de livres pour vous aider à parler de tous ces sujets à vos enfants.

Bonus : Comment gérer les nuits à l’extérieur de la maison ?

À partir de 8 ou 9 ans, c’est aussi le moment où les enfants pourront commencer à dormir ailleurs qu’à la maison. C’est le temps où commencent les camps scouts, les classes vertes ou tout simplement les nuits chez les copains.

D’abord, votre rôle principal est bien sûr de vérifier l’endroit où vous laisserez votre enfant : connaitre les responsables ou les parents et être certains qu’ils partagent vos point de vue : pas d’écrans pour les enfants, les enfants sont repris s’ils disent des gros mots, les filles et les garçons ne dorment pas dans la même pièce, un contexte familial qui ne soulèvera pas de questions inutiles…

Ensuite, vous ne devez pas laisser votre enfant partir sans lui avoir parlé de la pureté. En effet, aucune structure, aucune vigilance ne protège à 100% et l’enfant pourra être confronté à des propos ou des images choquantes ou inappropriées.

Il y a deux choses essentielles à lui apprendre :

  • tous ces sujets intimes abordés dans les points précédents sont extrêmement importants et ils ne doivent pas être discutés avec d’autres enfants, ni ses copains, ni ses frères ou sœurs.
  • prévenir l’enfant que s’il voit ou entend des choses qui le mettent mal à l’aise ou qui le choquent, il faut qu’il s’en détourne et qu’il en parle à un adulte, ou du moins qu’il vous en parle. Laissez une porte ouverte pour pouvoir en reparler dans la confiance et n’hésitez pas à poser la question de temps en temps.

À venir : comment éduquer ses enfants à la pureté ?

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